Adlyne Bonhomme, poétesse haïtienne, se fait remarquer avec son dernier recueil Un chant d’oiseau dans la paume, nominé aux Prestigious Haitian Music Awards et lauréat du New York Book Festival. Au cours d’un court échange, la petite-goâvienne a confié à notre équipe éditoriale les souffles créatifs qui animent sa poésie, elle nous a également fait part de ses sentiments à propos de ces nominations.
Quand nous avons demandé à Adlyne Bonhomme ce qui l’avait inspirée à écrire Un chant d’oiseau dans la paume, elle a immédiatement évoqué sa sensibilité à la vie. « Sous ma plume, il y a beaucoup de bruits, de chocs. Le bruit de la vie qu’on tue, beaucoup d’émotions », explique-t-elle. Ce recueil est une réflexion sur l’humanité, la nature et la destruction à laquelle nous assistons quotidiennement. « L’inspiration venait dans le fait que je devais faire cette invitation, celle d’essayer d’utiliser nos mains pour protéger la vie sur terre, sauvegarder toute cette belle nature. » Ce lien entre la main, symbole d’action, et la nécessité de préserver la vie, résonne à travers ses vers.
Parmi les lauréats du New York Book Festival, Adlyne Bonhomme a accueilli cette nouvelle avec une grande joie. « J’étais très contente », confie-t-elle en revenant sur le moment où elle a appris sa victoire. Cette reconnaissance, selon elle, est non seulement une opportunité pour son livre de toucher un public plus large, mais aussi un moyen de dissiper les doutes qu’elle pouvait avoir sur elle-même et sur son travail. « Un prix aide à dissiper les doutes que l’on a sur soi-même et sur la vérité de ce qu’on fait », précise-t-elle.
Le Prestigious Haitian Music Awards a cette particularité de combiner talent et votes du public. Pour Adlyne Bonhomme, cette dualité est cruciale. « On a besoin de prendre la mesure de la réception des gens par rapport à ce qu’on fait », dit-elle. Les lecteurs jouent un rôle essentiel dans le parcours d’un auteur, révélant parfois des aspects de son œuvre qu’il n’avait pas perçus lui-même. Mais elle souligne également l’importance de la reconnaissance par les pairs : « Leurs jugements sont des plus avisés et très riches de sens. »
Son éditeur, Jonas Jolivert, a joué un rôle déterminant dans le succès de Un chant d’oiseau dans la paume. « Jonas c’est quelqu’un qui croit et qui n’a pas peur d’oser quand c’est important », raconte l’autrice. C’est d’ailleurs grâce à lui que le recueil a été présenté au New York Book Festival. Adlyne Bonhomme exprime une profonde gratitude pour cette collaboration fructueuse, soulignant la confiance et le soutien indéfectibles de son éditeur.
Se définir comme une voix poétique haïtienne, en particulier dans le contexte de la diaspora et des grands festivals littéraires, est pour Adlyne Bonhomme un véritable privilège. « L’immensité de la poésie haïtienne, des poètes d’Haïti […], de mes contemporains, c’est quelque chose qui te booste et te donne envie de continuer à travailler », affirme-t-elle. Elle voit cette reconnaissance comme un moment de rendre grâce à ses lectures et à ceux qui ont tracé la route avant elle.
Adlyne Bonhomme n’a pas manqué de partager quelques conseils aux jeunes poètes qui aspirent à suivre une trajectoire similaire. « Il faut faire des livres l’ami le plus fidèle », conseille-t-elle. Selon elle, la clé réside dans le travail, la persévérance et l’audace. « Croire tout en doutant et savoir oser », conclut-elle, résumant ainsi sa philosophie littéraire.
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