Ar Guens Jean Mary, écrivain originaire de Jacmel, est nommé aux prestigieux PHMA Awards 2024. À travers cet entretien, il nous parle de l’importance de cette reconnaissance pour sa carrière, de son engagement littéraire et de la communauté haïtienne en diaspora.
1. Félicitations pour votre nomination aux PHMA Awards 2024 ! Pouvez-vous nous expliquer ce que cela représente pour vous en tant qu’écrivain venant de Jacmel ?
Ar Guens Jean Mary : Merci infiniment ! Cette nomination est une étape marquante dans mon modeste parcours d’écrivain qui essaie de faire son métier. Pour moi, elle symbolise bien plus qu’un simple honneur personnel. En tant que représentant de Jacmel, une ville riche en culture et en histoire, je ressens la responsabilité de transmettre les récits de ma communauté, de redéfinir ce qu’elle a comme contradictions et aliénations. Jacmel est un lieu d’inspiration, et je suis fier de porter sa voix d’ombre sur une scène internationalement éclairée.
2. Quelles sont vos premières impressions sur l’organisation des PHMA Awards ? Comment évaluez-vous la portée de ce prix pour la communauté haïtienne en diaspora ?
Ar Guens Jean Mary : Les PHMA Awards montrent un réel engagement envers les artistes et écrivains haïtiens. Ce prix offre une visibilité essentielle à notre culture, dans un contexte où les artistes haïtiens cherchent souvent à se faire entendre. Pour la communauté en diaspora, cela crée un espace de célébration et d’appartenance, renforçant notre lien avec nos racines. Ces awards rappellent que, malgré la distance, notre culture et nos récits ont une place sur la scène mondiale.
3. Les PHMA Awards mettent en avant plusieurs disciplines artistiques. En tant qu’écrivain, comment voyez-vous l’interaction entre la littérature et d’autres formes d’art comme la musique dans le cadre de cet événement ?
Ar Guens Jean Mary : L’interaction entre la littérature et la musique est d’une profondeur envoûtante, essentielle à notre humanité. Verlaine affirmait avec passion : « De la musique avant toute chose », tandis que Senghor ajoutait que « le poème n’est accompli que s’il se fait chant, parole et musique en même temps ». Ainsi, la littérature saisit des émotions complexes, tandis que la musique, par ses mélodies, les transcende et les élève. Lors des PHMA Awards, cette synergie s’épanouit, palpable et vibrante. C’est un lieu de rencontre pour des artistes aux horizons variés, un carrefour où se nouent des échanges et des collaborations, tissant ensemble une expérience artistique riche et émouvante. Dans cet espace, nous célébrons la pluralité de notre culture, une mosaïque d’expressions qui illumine notre monde.
4. Pouvez-vous nous en dire plus sur les critères de sélection pour ce prix ? Qu’est-ce qui, selon vous, a contribué à votre nomination ?
Ar Guens Jean Mary : D’abord, je souhaite rendre hommage à mon grand-frère de plume, André Fouard, qui m’a fait l’honneur de m’informer de cette nomination. Les critères de sélection semblent se fonder sur l’originalité, la qualité artistique et l’impact culturel, non seulement dans le domaine littéraire, mais aussi au-delà. Ma nomination, je l’espère, est le reflet de mon engagement littéraire et citoyen au cœur de Jacmel et ailleurs, de mes œuvres poétiques qui s’attachent à notre réalité collective — l’identité, la mémoire et la résilience. J’envisage l’acte d’écrire comme un voyage de l’âme, une traversée délicate entre deux rivages. À travers mes mots, je m’efforce d’établir un dialogue avec mes lecteurs, un échange précieux où chaque souffle a son importance. J’espère que cette quête de connexion a trouvé écho dans cette belle reconnaissance.
5. Comment percevez-vous le rôle des nominations internationales pour des écrivains haïtiens ? Pensez-vous que cela ouvre des portes à de nouvelles opportunités ?
Ar Guens Jean Mary : Les nominations internationales jouent un rôle crucial, illuminant à la fois les écrivains établis et ceux en émergence. Elles nous offrent une scène où nos histoires et nos perspectives, souvent éclipsées dans le vaste paysage littéraire, peuvent enfin s’épanouir. Ces moments ouvrent des portes vers des collaborations enrichissantes, des publications qui portent notre voix et une visibilité accrue. Ces opportunités révèlent la vitalité et la pertinence de la littérature haïtienne, démontrant qu’elle pulse au rythme de notre temps. Chaque reconnaissance, telle une étoile dans le firmament, renforce notre place dans le monde littéraire, affirmant que nos récits, loin d’être marginaux, sont essentiels à la tapisserie humaine.
6. Pouvez-vous nous parler de vos futurs projets littéraires ? Comment cette nomination influence-t-elle vos perspectives d’avenir ?
Ar Guens Jean Mary : Je me consacre à plusieurs projets, parmi lesquels une pièce de théâtre qui explore les thèmes de la migration et de l’identité. Cette nomination m’incite à arpenter de nouvelles voies littéraires, à plonger plus profondément dans ces réflexions. Elle me rappelle la puissance du littéraire, m’incitant à m’engager toujours plus dans des créations qui touchent et inspirent. J’espère que mes futures œuvres éveilleront des consciences et nourriront des dialogues équitables parmi les différentes factions sociales, comme des étoiles scintillant dans la nuit de nos histoires partagées.
7. Le processus de vote pour les PHMA Awards implique-t-il une participation active du public ? Comment mobilisez-vous vos lecteurs et la communauté haïtienne autour de cette nomination ?
Ar Guens Jean Mary : Oui, le processus de vote appelle à une participation vibrante du public, transformant chaque moment en une occasion d’engager notre communauté. J’invite mes lecteurs à se rassembler sur les réseaux sociaux, à découvrir les voies du vote et à saisir l’importance de leur soutien. Je célèbre notre culture et notre unité, encourageant chacun à faire résonner sa voix. Chaque vote devient alors un acte de solidarité, une étoile scintillante dans le ciel de notre patrimoine partagé, illuminant les chemins de notre avenir collectif.
8. Que diriez-vous aux jeunes écrivains haïtiens qui aspirent à une reconnaissance similaire ? Quels conseils leur donneriez-vous pour persévérer dans le monde littéraire ?
Ar Guens Jean Mary : Je dirais aux jeunes écrivains de croire avec force en leur voix, de ne jamais hésiter à tisser leurs histoires. Le chemin est parsemé d’embûches, mais la passion pour l’écriture est un souffle vital qui nous pousse en avant. Lisez avec avidité, écrivez avec ardeur, partagez vos créations comme des éclats d’âme. N’ayez pas peur d’aborder les sujets qui vous habitent, car chaque émotion est une vérité à révéler. La persévérance est la clé, et chaque mot inscrit est un pas vers l’illumination de vos rêves littéraires. Votre voix est un trésor unique, capable d’éveiller les cœurs et d’inspirer le monde.
Propos recueillis par Ansky Hilaire
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