HPost5

Moi et les autres

Le ventre bleu de la mer, paradis des rêveurs !
On radote, on dit bien, mal !
Méditant, on pense connaître les auteurs,
des phrases glissées,
des amis imaginaires, bons ou traîtres,
pervers ou va-nu-pieds.
On se moque, critique littéraire,
parlant d’amour et de solitude,
causant de tout et de rien.

Écrivant des vers bancals,
ils deviennent des poèmes,
vers d’oreilles à réciter, tôt le matin.
Extraordinaires, les rencontres littéraires,
surtout au bord de la mer,
où les idées s’écroulent,
comme vagues sur le sable.
Mes souhaits coulèrent, le long des mots…

Je serai (à vie) un Dany,
oh Américain simpliste,
un Norman Mailer maudit,
un Bukowski sans alcools,
pour que mon père ne me fourre pas la tête
dans les vomis, comme renifler une bêtise
d’un bon enfant.
Un Ernest sans armes, un Baudelaire béni,
sans un plat rissolé aux haschichs,
qui ne gaspille pas. l’argent de sa famille.

Un Brouard éveillé,
sous les lumières bleutées, des lampadaires
laissant ses beaux divans
de bourgeois, pour faire corps
avec les clochards,
reçoit la gifle, de son ami Duvalier,
oh poète !
Un Saint-Armand,
un Genet non homo, qui ne vole pas,
oh, je te veux sans vices,
Other Mister !

Un Alain Gainsbourg,
un Kerouac, un Burroughs,
oh la sainte trinité,
sans drogues, opposants, vivants !
Merci pour les bibles,
sur la route, festin nu,
la machine molle !

Mais attendez un instant,
vous pensiez faire chier le monde,
chers frères, amis connards ?
Un Sartre, un Michaux, sans mescaline.
Pas un Rimbaud, cet homo-lâche !
Un Frankétienne,
qui joue avec les mots,
un Clitandre, un Coelho,
sage à ses heures,
un Bobin confucianiste,
un Verlaine sans opium,
un Poe, un Apollinaire,
un Wilde sans absinthe, un Freud,
un Stephen King, un Zola, un Verne,
explorateur à la Magellan, sans cocaïne.
Un Frédéric Beigbeder –
la moche était plus jolie
que la jolie – sans ecstasy,
oh ce déglingué.

Un Sartre, après des années
de militance par la plume,
se posa un matin,
l’air maussade, la question cruelle :
que peut la littérature
face à un enfant qui meurt de faim ?
Je me la pose aussi, n’ai-je pas ce droit ?
Beaucoup ont dit, elle peut tout.
Mais ce tout est rien, me dis-je.

D’un autre coin, je me suis demandé,
à ceux qui s’acharnent
à dire que la poésie peut sauver le monde,
quel monde ?
Que peut la poésie face à la bêtise humaine,
si criante ?
À répondre, on dit, on dit !

Kerby Vilma

Share this content:


En savoir plus sur HPost5

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Laisser un commentaire

You May Have Missed

En savoir plus sur HPost5

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture