Litainé Laguerre annonce les grandes lignes du Festival KOJÈS 2026

Après une première édition saluée pour son dynamisme et sa portée sociale, le Festival Culturel KOJÈS revient en avril 2026 avec une programmation renouvelée et des ambitions affirmées. Porté par le Kolektif Jèn Solèy (KOJÈS), une structure ancrée dans les quartiers populaires de Port-au-Prince comme Cité Soleil, Truitiers et la Plaine, le festival se veut un espace d’expression, de créativité et de transmission culturelle pour les jeunes et les communautés marginalisées.


Parmi les nouveautés majeures de cette deuxième édition, le Gran Pri KOJÈS prend une place centrale. Ce prix littéraire vise à honorer la carrière ou l’œuvre globale d’un.e auteur.e haïtien.ne. Comme l’explique Litainé Laguerre, Coordonnateur Général du KOJÈS, « la proclamation du ou de la lauréat.e se fera désormais un mois avant le festival, et cette personne sera automatiquement l’invité.e d’honneur. L’objectif est de permettre une meilleure disponibilité et circulation des œuvres de l’auteur.e primé.e ». Une manière d’inscrire le festival dans une logique de reconnaissance concrète des écrivain.e.s haïtien.ne.s.

D’autres part, le Club-KOJÈS, lancé officiellement en 2025, sera intégré à toutes les activités du festival. Déjà expérimenté avec succès lors d’un prélude en 2024, il s’adresse aux enfants et aux jeunes à travers des ateliers d’initiation artistique : danse traditionnelle, dessin, lecture et écriture, encadrés par des moniteurs.trices qualifié.e.s. « Nous comptons augmenter le nombre d’ateliers dès la réouverture du club en août prochain », précise Litainé.

Le Gran Pri KOJÈS, qui sera bientôt promu en vue de l’édition 2026, s’inscrit dans une démarche de valorisation durable des figures de la littérature haïtienne. Les critères sont clairs : être de nationalité haïtienne ; avoir une carrière d’au moins 15 ans d’écriture ; être l’auteur.e de plus de cinq ouvrages publiés ; écrire en créole haïtien et/ou en français.

Le jury est composé de professionnels du livre, d’auteurs.trices, de médiateurs culturels, de responsables de clubs littéraires, etc. Chacun des membres établit une liste de 10 noms selon les critères établis. Un dispositif démocratique et participatif qui confère à ce prix une grande légitimité.

1b1a911d-9bd1-4bac-a01e-25fb54edf65a-1-819x1024 Litainé Laguerre annonce les grandes lignes du Festival KOJÈS 2026

Comme beaucoup d’initiatives culturelles en Haïti, le Festival KOJÈS se heurte à un contexte difficile, notamment la précarité économique et l’insécurité dans certaines zones d’intervention du collectif. « Les espaces sont souvent peu hospitaliers à l’idée de recevoir des activités culturelles », regrette Litainé Laguerre. À cela s’ajoutent des promesses de soutien non tenues lors de la première édition, ce qui complexifie davantage l’organisation de l’événement.

Face à ces défis, le collectif reste mobilisé et lance un appel à soutien à toutes les structures, entreprises et personnes sensibles à la cause culturelle : mise à disposition d’espaces, financement, matériel, ou encore kits scolaires pour les jeunes participant.e.s au concours Konkou Lèt KOJÈS. Actuellement, la coordination se réunit au Centre Culturel Anne-Marie Morisset, mais l’ensemble des bénévoles ne peut s’y retrouver faute de moyens.

Plus qu’un événement culturel, le Festival KOJÈS est une démarche de reconstruction sociale par la culture. Dans les quartiers souvent stigmatisés, il crée du lien, valorise les talents locaux, et redonne aux jeunes l’envie de s’exprimer autrement. En 2026, malgré les contraintes, le KOJÈS poursuit son engagement : celui de croire encore en la force des mots, de la création et de la jeunesse.

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