« J’ai été brutalement séparé de Carrefour-Feuilles », une conversation avec Jephte Estiverne, Prix Amaranthe 2024

J’ai longuement discuté avec Jephte Estiverne, poète du quotidien, figure incontournable de l’année poétique. Nous collaborons au sein de RENOUVEAU, ce projet littéraire, artistique, social et politique qui tente de poser ses premières pierres dans notre génération – et c’est sans cacher cette proximité, mais dans un esprit de rigueur et de professionnalisme, que je lui offre ici la parole. Originaire de Port-au-Prince, ville où il est né, a grandi et a écrit ses premiers vers dans les rues cahoteuses de Carrefour-Feuilles. À l’approche de la cérémonie de remise du Prix Amaranthe 2024, décerné par C3 Éditions – pour lequel il sera couronné dans la catégorie Poésie –, il revient avec moi sur son rapport à l’écriture, de ses blessures d’enfance, de son exil intérieur et de la façon dont la poésie devient refuge. Un dialogue à cœur ouvert sur l’urgence de dire, de transmettre et de ce que signifie écrire aux confins du chaos.


I. ORIGINES & PREMIERS ÉVEILS

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Le poète Jephte Pascal Junior Estiverne, gagnant du Prix Amaranthe 2024

1. Tu es né à Port-au-Prince, grandi particulièrement à Carrefour-Feuille, quartier aujourd’hui ravagé par les gangs. Quel lien gardes-tu avec cet espace d’enfance, malgré tout ?

Jephte Estiverne : J’ai été brutalement séparé de Carrefour-Feuilles, tant de liens ont été rompus. J’ai perdu des amis, des parents, même s’ils n’ont pas rejoint l’Orient éternel. Je crois que le lien demeure dans les souvenirs partagés avec ceux qui y vivaient en même temps que moi. Je garde beaucoup de choses de Carrefour-Feuilles : la valeur, la bravoure, l’impression de pouvoir tout surmonter, la résilience. Cette façon d’aimer, de prendre la vie comme elle vient. Je l’ai laissé, mais Carrefour-Feuilles continue de m’habiter.

2. Quels souvenirs te reviennent de ces premières années entouré de tes grands-parents et de tes oncles et tantes ?

Jephte Estiverne : La première chose dont je me souviens est l’euphorie des périodes de compétitions internationales. J’étais du côté des Argentins, mais beaucoup soutenaient le Brésil. Mon grand-père (paix à son âme) était le seul à soutenir les Pays-Bas. Un choix amusant qui nous a tous amusés, d’autant plus que les Néerlandais n’ont jamais gagné à la fin. C’est une grande famille qui était très articulée autour du grand festival de football.

3. Avant l’écriture, tu pratiquais la peinture et la calligraphie. Que représentait l’art visuel pour toi à l’époque ?

 Jephte Estiverne : C’était tout moi. Cela m’a permis de visiter des zones inconnues en moi. J’ai également géré les ombres que les autres cachaient. J’inventais un monde quand il me l’a dit et je l’ai vécu seul.

4. Pourquoi avoir décidé de quitter ces formes d’expression pour te consacrer entièrement à l’écriture ? S’agissait-il d’un choix ou d’une nécessité intérieure ?

 Jephte Estiverne : Je pense que j’ai eu la malchance d’être propulsé dans l’art visuel un peu trop tôt. À l’âge de 13 ans, j’ai peint ma première toile et exposé mes premières œuvres terminées à l’âge de 17 ans. Je ne pensais pas pouvoir obtenir les étoiles que je convoitais par la peinture ou la calligraphie. C’était le trou du trou. J’ai rêvé de lumière. J’ai opté pour une écriture qui me donnerait la paix nécessaire à mon évolution et à mon développement.

 

 II. NAISSANCE D’UNE VOIX LITTÉRAIRE

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Jephte Estiverne signe Bretèl Solèy, son premier recueil de poèmes. — Copyright: Joe Shoot

5. Un aîné a un jour jugé sévèrement tes premiers textes, et ce choc semble avoir déclenché en toi une quête poétique. Peux-tu revenir sur cet épisode de ta vie ?

Jephte Estiverne : Je suis rancunier et j’aime les défis. Lorsqu’il m’a dit que mes textes “manquaient de valeurs poétiques” pour répéter ses mots, je l’ai immédiatement pris pour un affront. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à lire de la poésie avec appétit, pendant des mois, je n’ai lu que cela afin de m’améliorer le plus rapidement possible.

6. Quels auteurs t’ont aidé à te forger un style ou une conscience littéraire ? Pourquoi Dany Laferrière et Yasmina Khadra, entre autres ?

 Jephte Estiverne : J’ai aimé Dany pour sa concision, son humour et sa poésie subtile. Yasmina pour sa beauté, sa crudité et sa soif de foudre. Mais il y a tellement d’autres poètes qui m’ont inspiré pour affiner mon style : Jean D’Amérique, Yves Bonnefoy, Philippe Jaccottet, Hyared, Rodney St-Eloi, Lionel Ray, Marie-Claire Bancquart, mais je ne pouvais pas me passer des maîtres Lyonel Trouillot (le seul grand écrivain avec qui j’ai pu travailler) et Georges Castera.

7. En 2021, tu publies Bretèl Solèy, un recueil en créole. Ce choix linguistique était-il un acte de fidélité, de résistance ou simplement de vérité ?

Jephte Estiverne : Il était important pour moi de publier ma première collection en créole. Loin de vouloir affirmer que je suis engagé dans la cause du créole, il était important pour moi de publier des poèmes dans la langue que tout le monde ici utilise pour rêver, aimer, copuler, languir, se détruire, se reconstruire.

III. CRISES, EXILS ET RÉSILIENCE

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Vue du Cap Haïti, la ville de refuge du poète Jephte Estiverne — Copyright: Page Facebook de Jephte Estiverne

8. Comment as-tu vécu le départ forcé de Port-au-Prince en 2023 ? L’exil intérieur qu’il impose a-t-il transformé ta vision de l’écriture ?

Jephte Estiverne : Je commence à peine à m’en remettre. Cela fera deux ans, mais il m’est difficile d’accepter que mon quartier et ses environs ont simplement été barrés. Ce n’est pas ce qui a transformé ma vision de l’écriture, mais cela m’a rapproché des livres et m’a permis de mieux comprendre la littérature du monde. C’est après mon départ de Port-au-Prince que j’ai pu lire des auteurs comme Lyonel Trouillot, Vanessa Spingora, Neige Sinno, Mariama Bâ et bien d’autres.

9. Le Cap-Haïtien t’a offert un refuge. Comment cet autre territoire a-t-il influencé ton imaginaire ?

 Jephte Estiverne : Cap-Haïtien m’a donné une atmosphère plus propice à la création. Mais, pour tout dire, il n’a pas comblé le vide à Port-au-Prince, c’est pourquoi je ne peux pas y vivre longtemps. J’ai toujours eu un cœur à Port-au-Prince. Dans le Nord, je me gorge de paix, je me sens loin des tumultes, mais très vite je me rends compte que nous devons revenir au danger. Port-au-Prince est un danger inhérent à nos vies.

10. Jules Verne t’a aidé à retrouver goût à la lecture. Quel est ce lien entre l’aventure littéraire et ton propre parcours de résilience ?

Jephte Estiverne : C’était un vrai coup de foudre. Je me révélais d’une période de convalescence, j’avais besoin de faire repartir le moteur. J’ai été chanceux de tomber sur « Le tour du monde en 80 jours » de Jules Verne qui m’a saisi des les premières pages. La langue. Les personnages. L’histoire . Tout conspirait à me faire boire ce récit à une fille allure. Ensuite, tout s’est enchaîné, il ne se passait plus un jour sans que je lise.

IV. ŒUVRES, MOTIFS & DÉMARCHES

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Copyright: Page Facebook de Jephte Estiverne

11. Que cherches-tu à transmettre dans Ce que l’ange confie aux étoiles ? Le titre évoque une forme de révélation : quelle est-elle ?

Jephte Estiverne : J’essayais d’expliquer le monde vu par les anges. Il était question d’angle de vue. Il est des titres qui en disent plus sur ce qu’ils essaient de raconter. Comme la plupart de mes œuvres, Ce que l’ange confie aux étoiles est habité par l’amour, le désir, le sang, la quête.

12. Tu écris actuellement un roman et une pièce de théâtre. Peux-tu nous en dire un mot ? Quels thèmes y explores-tu ?

 Jephte Estiverne : J’ai fini de les écrire il y un moment déjà. Mais tant que ce n’est pas publié, il y a des choses à revoir. Je les corrige de temps en temps, ce sont mes bébés. Pour le récit, on essaie de voir ce qu’on peut en faire. Ce sont deux œuvres qui s’accentuent sur le drame de Carrefour-Feuilles. Une chose est sûre, ma pièce pue le sang.

13. La poésie reste ton champ d’expression principal. Quelle est ta méthode d’écriture ? Écris-tu dans l’urgence, dans la contemplation, dans la mémoire ?

Jephte Estiverne : J’écris des choses que je laisse vivre en moi le temps qu’il faut. J’écris quand ça me prend. Fort souvent dans mes périodes de lecture vorace. J’écris de jour comme de nuit, dans le bruit ou dans le silence, même si je préfère écrire dans une chambre silencieuse où il fait assez froid et sombre en pleine journée. Mais j’arrive à m’en sortir n’importe comment. Les poèmes viennent parfois dans l’urgence, des vers me montent à la tête et le pressent de les coucher dans mes notes. Je prends toujours des notes. Bribes de poèmes. Paragraphes de récit. Citations. J’écris tout ce qui me vient en tête. Et puis, à moi de savoir si je vais les utiliser après.

V. RENOUVEAU 

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Une photo de Jephte Estiverne et de deux autres membres du mouvement RENOUVEAU a été partagée sur leur forum WhatsApp. À sa droite, l’ainé Adelson Elias et à sa gauche, le célèbre Eliezer Young.

14. Tu fais partie du mouvement littéraire RENOUVEAU, aux côtés de Smeev Jerry, Philippeson Juste, Witerwan Jean, moi aussi [rire] et d’autres voix jeunes et engagées. Peux-tu expliquer aux gens comment tu es entré dans cette aventure ?

Jephte Estiverne : Tout a commencé avec mon ajout à un forum WhatsApp. Comme je connaissais presque tout le monde là-bas, je me suis dit que j’étais à ma place. Et puis, c’était très bouleversé, la symbiose était hallucinante. Le même jour, toi, véritable pionnier du mouvement, avec Smeev Jerry alors, m’as présenté le projet, il était légitime pour nous de nous embarquer. Nous savions où nous mettions les pieds. Tout le monde est capable d’évoluer dans un environnement où il se sent comme une famille, c’est le cas pour moi avec Renouveau.

15. Puisqu’on parle de Renouveau, je prends volontairement du recul, car pour l’instant, c’est toi qui as la parole. À toi donc de dire, selon ta vision, ce que le Renouveau peut apporter à la littérature haïtienne actuelle. Quelle en serait, d’après toi, la spécificité ?

 Jephte Estiverne : La diversité de Renouveau est sa plus grande richesse. Il regorge de voix authentiques de la littérature Haïtienne. Et nombre des meilleurs jeunes qui commencent à se faire un nom en Haïti comme à l’étranger, à force de publications et distinctions y sont membres adhérents. Le sang neuf, la clarté, tout cela peut venir de Renouveau. Mais, sincèrement, j’espère que les membres du mouvement ne se croiront pas vouer à refaire la littérature. La faire dans la plus saine manière, en utilisant leur potentiel à bon escient, serait déjà bien.

16. Les amateurs de littérature qui adhèrent à la démarche poétique des poètes du Renouveau utilisent certains termes pour qualifier le mouvement. Te reconnais-tu dans des expressions comme « littérature de rupture » ou « poésie debout » que certains emploient pour en parler ?

 Jephte Estiverne : Je n’aime pas trop m’identifier aux slogans et aux diktats. Je suis un homme du concret, je ne veux que l’on lance plein de slogans à cribler les murs sans pouvoir viser l’excellence et en faire notre cheval de bataille. Poète, c’est déjà un lourd fardeau. Y ajouter des adjectifs compliqués ne nous rend pas service. On travaille en coulisse, tous les beaux slogans nous iront quand on atteindra notre but.

17. Toujours selon toi, quelle est la responsabilité d’un poète du Renouveau dans une société en décomposition ? Écrire pour sauver ? Pour dénoncer ? Pour garder foi ?

 Jephte Estiverne : Écrire, d’abord pour venir en aide à soi-même. Ensuite, pour tendre la perche aux autres. Éclairer leur route. C’est ainsi que je le vois. La foi, l’a-t-on encore ? 

18. Comment le collectif échange-t-il, se soutient-il, ou se construit-il concrètement au-delà des mots ? Moi, je sais, puisque j’en fais partie. Mais parler pour tes lecteurs, pour le public.

Jephte Estiverne : Eh bien, ils doivent savoir que c’est un groupe qui vit très bien. Il y a de la solidarité et de la camaraderie joyeuse.

VI. PRIX, DISTINCTIONS & VISIBILITÉ

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Copyright: Page Facebook de C3 Éditions

19. Depuis Par mes ratures, les prix littéraires semblent s’enchaîner. Que signifient pour toi ces reconnaissances ?

Jephte Estiverne : Elles m’apportent la confiance qu’il m’a toujours manqué. Développent en moi le goût du risque. Ça me fait penser que par le travail acharné on peut toujours repousser ses limites.

20. Le Prix Amaranthe notamment est important dans la poésie contemporaine haïtienne. Que représente-t-il dans ton itinéraire ?

 Jephte Estiverne : Une invitation à poursuivre ma route. Une lampe pour le reste du chemin. Et tant mieux si ça me perlait d’inspirer les autres. Au-delà d’une distinction, j’essaie de ne pas me trahir. D’être le plus moi possible. 

21. Est-ce que ces prix influencent ta manière d’écrire ? Te sens-tu parfois contraint à “répondre à une attente” ?

Jephte Estiverne : Aucunement. J’écris ce que j’ai envie d’écrire et de la manière qui me plaît. Je n’écris pas en me disant que je veux plaire à tel jury ou x personne. 

VII. REGARD SUR LA SOCIÉTÉ & LA CONDITION HUMAINE

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Le poète Jephte Estiverne était assis dans une bibliothèque, une photo envoyée par l’auteur lui-même à la rédaction de HPost5.

22. Que signifie pour toi être écrivain en Haïti aujourd’hui ? Est-ce encore un métier, un engagement, un risque ?

Jephte Estiverne : C’est un engagement. L’écrivain Haïtien, de part la réalité à laquelle il est confronté, doit toujours avoir des choses à dire. Les inégalités, les atrocités, l’horreur instaurée conjointement par les politiques et les gangs, la situation des gens dans les camps de déplacés, les viols et agressions qui se multiplient… il y a tant de choses à dénoncer. Vu la manière dont le milieu littéraire est structuré – disons qu’il n’y a aucune structure, l’écriture tarde à devenir un vrai métier. Peu sont les écrivains Haïtiens qui peuvent vivre uniquement des revenus générés par leurs créations. La grande majorité peine encore à joindre les deux bouts.

23. Comment perçois-tu le rapport du public haïtien à la poésie ? La lit-on ? La vit-on ? L’oublie-t-on ?

 Jephte Estiverne : C’est toujours difficile de prendre la mesure de la poésie. De dire ce qu’elle est ou ce qu’elle n’est pas à une époque précise. La poésie Haïtienne n’a pas atteint le seuil de l’excellence. C’est ce qu’il lui faut viser. Pour ce qui est de son rapport avec le public, je pense qu’on la vit à un degré moindre. Il y a encore des bousillés de poésie, des jeunes et moins jeunes rompus à elle. On la lit, on essaie de piocher un peu partout. Si dans la production, la poésie Haïtienne doit se refaire une santé, dans sa consommation, on semble assister à une faim qu’on ne peut apaiser.

24. Que penses-tu de l’avenir culturel du pays ? Existe-t-il un espoir qui ne soit pas une illusion ?

Jephte Estiverne : Tant qu’il y aura des acteurs conséquents, il y aura toujours de l’espoir. En dépit du fait que les créateurs ne sont pas assistés comme il se doit, ils doivent s’armer de courage et chercher de l’aide par-dessus le mur. Une culture d’une telle richesse ne peut être à court d’espoir.

VIII. HORIZONS PERSONNELS

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Copyright: Facebook de Jephte Estiverne

25. Quels sont tes projets littéraires pour les mois ou années à venir ?

Jephte Estiverne : J’ai plusieurs livres en préparation, parmi eux « Qu’importe si nos rêves peinent à fleurir » récompensé du Prix Amaranthe2024. Le public en sera informé dès que possible. Je ferai également des apparitions dans certain œuvres collectives. 

26. Quelle place la littérature tient-elle dans ta vie au quotidien ? Est-ce une discipline, une thérapie, un devoir ?

 Jephte Estiverne : Parfois elle y est et parfois elle n’y est pas. Je n’ai pas de routine de lecture ou d’écriture. Je lis ou j’écris dans les périodes qui me sont permises. C’est l’inconnu qui décide. Mais quand je m’y mets, je le fais avec le cœur et tout ce que j’ai. 

27. Enfin, si tu devais écrire un vers pour te résumer, quel serait-il ?

Jephte Estiverne : « Au moins tu sais pourquoi l’aube finit vagues fragiles à tes pieds » extrait de Qu’importe si nos rêves peinent à fleurir.

 

Propos recueillis par Ansky Hilaire

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Ansky Hilaire, écrivain haïtien contemporain, explore l'identité et la culture haïtienne à travers ses œuvres littéraires et poétiques. En 2020, il a remporté le prix de Palmes Magazine de l’écrivain de la région. Juriste, journaliste, enseignant et titulaire d'un certificat en Rédaction de propositions de Subventions (ACP) au programme Transcultura de l'UNESCO.

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