« Au bout de la nuit », paru le 6 septembre 2024 sur Amazon Kindle, ce recueil de poèmes de Stanley Laferrière nous invite à une exploration intime et sensuelle du verbe aimer. Des termes récursifs tels que la douceur des câlins et la violence des émotions sont traités dans des vers qui naviguent dans l’obscurité de la nuit, où les ouï-dire du cœur humain sont cachés.
Stanley Laferrière, poète influent de la cité d’Anacaona, est journaliste et directeur de média, et directeur des études à l’Institut Abellard, auteur de « Lanvè lannwit », offre avec Au bout de la nuit un recueil de poèmes à la fois bouleversant et envoûtant, où l’amour, la douleur et l’érotisme sont tissés pour créer un univers sombre et mystérieux. Le titre évoque immédiatement une atmosphère nocturne profonde, une métaphore récurrente de l’œuvre. Pour Stanley, la nuit devient un espace propice à l’exploration de l’intime, du caché et des sentiments bruts qui se déroulent en silence.
Au tout début de ce recueil, Stanley Laferrière nous emmène dans une expérience d’amour sensuelle et parfois douloureuse. Les corps et les esprits se cherchent, se désirent, mais ne parviennent jamais à se joindre complètement. L’érotisme, omniprésent, est décrit avec une intensité rare, sans détours ni embellissements, comme dans ces vers :
Mon corps se promène
Sans accent grave
Dans ton corps en mal de sexe
Loin d’être une simple célébration de la sensualité, le poète évoque la fragilité des êtres et la douleur qui accompagne souvent le manque de plaisir.
L’amour, pour Stanley, est une force ambivalente. À la fois une source de bonheur et de destruction, il est comparé à une bombe prête à exploser : « L’amour est pire qu’un revolver chargé ». L’auteur n’est pas gêné par les illusions romantiques traditionnelles ; il voit dans l’amour une vérité brute, dévastatrice, mais aussi inévitable. Le résultat est un sentiment d’urgence, une quête désespérée de fusion entre amoureux, bien que toujours insaisissable.
La poésie de Stanley, dans ce recueil de poèmes, est marquée par une grande liberté formelle. Les vers sont souvent courts, coupés, comme les pensées et les émotions qui se bousculent. Cette fragmentation crée un effet de mouvement constant, où chaque mot semble être à la recherche de l’autre. Le poète utilise un langage direct et percutant, mais toujours marqué par une grande musicalité. Les images sont parfois violentes, parfois délicates, témoignant de la complexité des sentiments humains.
Un autre aspect fondamental de l’œuvre est la réflexion sur la nature de l’amour lui-même. Dans plusieurs poèmes, Stanley interroge le mensonge et la vérité de ce sentiment : « L’amour est un mensonge des poètes, dis-tu ». Cette phrase résonne comme un questionnement métaphysique sur la réalité de l’amour, qui oscille entre illusion et vérité. Pourtant, pour lui, même si l’amour est parfois trompeur, il reste une force incontournable, une vérité qui transcende les mots et les corps.
Ce recueil est également marqué par la collaboration avec l’artiste Duval Domingue, dont les illustrations accompagnent et enrichissent les poèmes. Les dessins abstraits de Duval Domingue prolongent les thèmes explorés par Stanley Laferrière, notamment l’érotisme et la quête d’identité à travers l’amour. Ces œuvres visuelles ajoutent une dimension supplémentaire à la lecture, permettant de ressentir physiquement l’intensité des émotions décrites.
Au bout de la nuit est une œuvre où l’amour et la douleur se mêlent dans une danse infinie. La poésie de Stanley Laferrière, à la fois sensuelle et brutale, nous pousse à réfléchir sur la nature même de l’amour, sur sa capacité à nous nourrir tout autant qu’à nous détruire. C’est un recueil qui, bien que court, résonne longtemps après la lecture, invitant chaque lecteur à sonder ses propres émotions et désirs. L’écriture libre et directe de Stanley, alliée aux dessins de Duval Domingue, crée une œuvre d’une richesse rare, où chaque poème est une fenêtre ouverte sur les profondeurs de l’âme humaine.
Ce recueil de 47 pages est une invitation à un voyage nocturne, où les frontières entre le rêve et la réalité, l’amour et la mort, se brouillent. Stanley Laferrière, mentor reconnu des jeunes poètes d’Anacaona, prouve ici une nouvelle fois sa capacité à manier les mots pour exprimer les émotions les plus intimes.
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