Les tensions continuent de s’intensifier entre Kaliko Beach et la compagnie de télécommunications Digicel, suite à une dispute financière de 2,5 millions de dollars non réglée depuis 2019. Alors que le propriétaire de Kaliko Beach, Emmanuel Fritz Paret, accuse Digicel de ne pas honorer ses engagements financiers liés à l’installation d’un câble à fibre optique sur sa propriété, l’entreprise de télécommunications a répondu ce lundi par un communiqué officiel, réfutant catégoriquement les accusations.
Le conflit, qui a pris de l’ampleur ces derniers jours, a débuté en 2019 lorsque Digicel a installé un câble à fibre optique traversant la propriété de Kaliko Beach. Selon M. Paret, aucune compensation n’a été versée depuis lors, malgré plusieurs tentatives de négociation. De plus, le propriétaire de l’hôtel a soulevé des préoccupations quant à de possibles liens entre Digicel et les gangs armés opérant dans la région. Ces allégations ont ajouté une dimension plus préoccupante à la querelle.
Cependant, Digicel a vigoureusement démenti ces affirmations dans une note de presse publiée ce lundi 16 septembre. La compagnie affirme qu’il n’existe aucune dette envers Paret Hospitality Group S.A. et précise que cette affaire fait l’objet d’une action judiciaire depuis 2021, dont le verdict est toujours en attente. En conséquence, selon Digicel, aucune compensation ne peut être exigée sans une décision de justice.
Dans cette note, Digicel dénonce également ce qu’elle qualifie de « campagne de diffamation » menée par M. Paret. La compagnie exprime son regret qu’un « individu puisse perturber l’accès à un service public essentiel », notamment en cette période de grande insécurité où la communication est cruciale pour la population haïtienne. En effet, l’accès des techniciens de Digicel à la propriété de Kaliko Beach a été refusé, empêchant ainsi toute réparation du câble sous-marin endommagé qui alimente plusieurs opérateurs du pays.
Pour l’heure, Digicel an mis en place des mesures temporaires pour maintenir les services essentiels. Elle appelle également les autorités à prendre des mesures pour rétablir rapidement la situation, tout en promettant de rester mobilisée pour servir ses clients.
D’un côté, M. Paret insiste sur le fait que cette dette doit être réglée pour que Digicel puisse continuer à utiliser le terrain de Kaliko. De l’autre, Digicel maintient que toute compensation financière doit attendre l’issue du procès en cours. Quant aux allégations liant la compagnie aux gangs, elles ont été fermement rejetées, et Digicel n’exclut pas d’intenter une action en justice contre ces accusations.
Ce conflit, qui semble loin d’être résolu, pourrait avoir des répercussions sur les deux parties. Pour Kaliko Beach, déjà cible des gangs dans la région, les enjeux sont d’ordre financier et sécuritaire. Pour Digicel, la situation menace la continuité de ses services, affectant indirectement les utilisateurs des télécommunications en Haïti.
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